Les rencontres
36000 pour le tri
Rencontre Arques (Nord-Pas-de-Calais)
Urbanisme et logement
04 juillet 2013
Monsieur Joël Duquenoy,ancien président de l’Association des Maires du Pas-de-Calais, maire de la commune d’Arques, avait invité, le jeudi 4 juillet 2013, les maires des communes de la région pour échanger sur le tri et les déchets, sur la thématique « urbanisme et logement ». Etaient aussi présents, Etienne Cabaret, directeur de la société d’aménagement SEM Urbaviléo de Boulogne-sur-Mer, Christophe Neumann, chef de projet « 36 000 pour le tri », et Bastien Wibaux, responsable de la région Nord chez Eco Emballages. Patrice Drevet animait la rencontre, et veillait au tempo de la réunion en donnant la parole à tous ceux qui ont souhaité intervenir.
















Arques, le 04 juillet 2013
A l’occasion du développement de la collecte sélective des emballages ménagers, le maire est naturellement devenu la figure référente dans le domaine du tri et du développement durable pour ses habitants. 58% des habitants interrogés répondent en effet qu’ils font confiance à leur maire pour les questions de tri et de recyclage, même lorsque le maire a délégué sa compétence à l’intercommunalité. Partager les bonnes pratiques, échanger, débattre entre maires sur les enjeux du développement durable, du tri et du recyclage, tels sont les objectifs des rencontres organisées par l'AMF (Association des maires de France), les 101 associations départementales de maires, Mairie 2000 et Eco-Emballages. Ce programme, 36 000 pour le tri, c'est donc un « tour de France », avec des rencontres organisées dans chaque département, ce sont 36 000 maires qui pourront s'exprimer avec leurs pairs et insuffler une dynamique citoyenne autour de six thématiques environnementales : urbanisme et logement, vie locale et tourisme, sport et culture, nouveaux arrivants, école et famille, propreté et espace public.
Vers des espaces de vie qui respectent mieux l’environnement
Si les conversations ont bien été tournées vers l’urbanisme et le logement, elles ont débuté sur les aménagements intérieurs des habitations. « Il me semble que le tri commence chez soi », souligne Sylvie Roland, maire de Thiembronne, et de reprendre « c’est par un aménagement intelligent de nos cuisines, là où nous gérons de nombreux déchets quotidiennement qu’il faut commencer à se pencher sur le sujet », confirme le maire. Un point de vue d’autant plus pertinent que la cuisine est le lieu où les français trient le plus. Les cuisinistes « haut de gamme » sont généralement déjà engagés pour ces changements « citoyens », cette « modernisation environnementale » devrait progressivement se généraliser par les cuisinistes de toutes catégories.
Mais l’aménagement de nos intérieurs ne dépend pas seulement des commerçants engagés dans cette vague verte : « La division d’habitation ne nécessite pas de dépôt d’autorisation d’urbanisme, il n’y a donc aucun contrôle préalable par le maire », précise Eric Giraud, responsable du pôle aménagement et développement durable à la mairie de Hénin-Beaumont, « c’est par ailleurs un problème qui s’étend jusqu’au plan local d’urbanisme (PLU) puisque les documents dont se servent les maires et leurs services ne mentionnent pas la gestion du déchet ». Une lacune qui selon Etienne Cabaret, directeur de la société d’aménagement SEM Urbaviléo de Boulogne-sur-Mer, pourrait être rectifiée : « si cela se trouve dans le règlement, le bailleur ne pourra alors y échapper. La prise en compte de la gestion des déchets deviendra alors obligatoire dès la conception du projet ».
Pour une ville propre
Régularités des ramassages, outils de tri et de gestion des déchets, les maires et élus échangent sur la spécificité de leurs communes qui, pour chacune d’entre elles, nécessitent un traitement ajusté aux modes de vie, à la ville et même à son histoire. Comme à Wisques où le maire Gérard Wyckaert déploie des points d’apport volontaire supplémentaires lors de l’Open de golf de la ville, tout en renforçant les zones de covoiturages de colonnes à verre. A Marles-les-Mines, Marcel Coffre fait face à une autre problématique : « Nous sommes une petite commune, faite de ruelles et d’impasses », précise le maire de cette commune de 5744 habitants. « Puisque, pour des raisons de sécurité, les camions de ramassage ne sont plus autorisés à faire des marches arrière, nous avons choisi de mettre des points de regroupement au bout des rues pour faciliter la collecte ; nous ne pouvons changer l’histoire de l’architecture de notre ville, en revanche nous pouvons nous y adapter », déclare le maire.
Un ajustement qui trouve aussi son fondement dans les différents corps de métiers de la ville et vers lesquels les mairies développent des outils pour assurer la propreté de leurs rues. Comme à Wittes où l'ancien maire de la ville, Hervé Faucon, a mis en place plusieurs solutions pour répondre aux besoins des habitants et des structures commerciales de sa commune : « Nous avons mis des points de tri pour le papier à proximité des bureaux ; cela nous permet de répondre à la réalité de la vie des entreprises », confirme l’élu.
Des actions multipliées pour le tri
Le département est un territoire qui décuple donc les actions auprès de ses administrés pour répondre au mieux à leurs besoins mais aussi aux exigences du tri et des déchets, dans le cadre parfois restrictif des dépenses des communes. Comme dans beaucoup de régions, les élus et maires présents du Nord-Pas-de-Calais, montrent leur enthousiasme pour la sensibilisation des jeunes générations. Bacs de tri dans les écoles, visites régulières des ambassadeurs du tri, les élus aujourd’hui sont enthousiastes vis-à-vis des jeunes générations : « C’est avec eux que le tri va commencer et s’ancrer durablement dans les pratiques ; si le geste de tri est intégré le plus tôt possible, il devient une habitude », confirme Christian Leroy, maire d’Ecœuilles. D’autres actions concernent les générations les plus âgées des communes, comme à Saint-Martin-au-Laërt où « les personnes de plus de soixante-dix ans peuvent déposer leurs poubelles devant chez eux, la commune se charge de les collecter », précise Marie-Agnès Dehouck, maire-adjointe de la ville. Une nécessité d’adaptation pour les populations les plus fragiles qui, souligne Etienne Cabaret, « doit aussi prendre en compte l’accès au point d’apport volontaire dont la bouche d’entrée est souvent située trop en hauteur ; les normes applicables en 2016 exigent un accès facile pour tous, y compris pour la population handicapée ». Une population qui relève d’ailleurs le défi de l’environnement à Berck-sur-Mer, puisqu’un projet de cani-composteur vient d’être mis en place par un administré. A Hénin-Beaumont, la « ressourcerie » rencontre un beau succès en recyclant les encombrants des habitants de la ville. « C’est une façon très écologique de parer au problème des encombrants et, de plus, c’est un processus qui crée du lien social », confie Eric Giraud, responsable du pôle aménagement et développement durable à la mairie de Hénin-Beaumont.
Autant de suggestions et de solutions que relève le ancien président de l’Association des Maires du Pas-de-Calais, et ancien maire de la commune d’Arques, Joël Duquenoy, qui confirme l’importance des actions des maires, et souligne l’efficacité de « nos rencontres, qui nous permettent à tous d’apprendre et de poursuivre ce long travail qu’est la gestion des déchets dans nos communes ». Un travail qui passe par le développement intelligent des villes et des habitations et qui se prolonge dans les rues et les voies vertes des communes de France.
Pour retrouver l’intégralité des bonnes pratiques évoquées lors des rencontres, vous pouvez télécharger la fiche pratique de la thématique urbanisme et logement.
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