Rencontre Le Lamentin
Vie locale et tourisme
12 octobre 2012
Pour répondre aux attentes des concitoyens sur les sujets liés au développement durable, Eco-Emballages et l’Association des maires de France organisent pour tous les maires une série de rencontres locales « 36 000 pour le tri » pendant les cinq prochaines années. Ces rencontres ont pour vocation de favoriser les échanges de bonnes pratiques entre maires.



























Le Lamentin, le 12 octobre 2012
Partager les bonnes pratiques, échanger, débattre entre maires sur les enjeux du développement durable, du tri et du recyclage, tels sont les objectifs des rencontres organisées par l'AMF, les 101 Associations Départementales de maires et Eco-Emballages. Ce programme « 36 000 pour le tri » c'est un « tour de France » qui va se déployer sur les 5 prochaines années avec des rencontres organisées dans chaque département, ce sont 36000 maires qui pourront s'exprimer avec leurs pairs et insuffler une dynamique citoyenne autour de 6 thématiques : urbanisme et logement, vie locale et tourisme, sport et culture, nouveaux arrivants, école et famille, propreté et espace public.
Les participants de la rencontre « 36 000 pour le tri » organisée en Martinique sont venus échanger sur la thématique « tourisme et vie locale », le vendredi 12 octobre 2012. Les représentants de plus de 20 communes ont répondu à l’invitation du président de l’association départementale des maires de Martinique, Maurice Bonté, représenté ce jour par son vice-président Joachim Bouquety et sont venus participer à cette rencontre pour les maires.
Sans surprise, les premiers échanges ont naturellement porté sur l’importance du tri mais aussi sur les difficultés à le mettre en place. Le président de séance, M. Bouquety a d’ailleurs rappelé les objectifs des lois Grenelle qui prévoient de recycler 75% des emballages mis sur le marché. « Une telle entreprise ne pourra avoir du succès, qu’avec le concours des habitants de ce pays. Qui d’autre que le premier magistrat de la commune est le mieux placé pour impulser une dynamique en ce sens ? ». Cette dynamique a vu le jour avec la naissance d’Eco-Emballages, en 1992 qui avait pour mission, l’organisation du tri, le recyclage des déchets ainsi que son financement et ce, dans le cadre d’un partenariat étroit avec les entreprises et les collectivités. Une équation qui semblait peu évidente à l’origine, comme le rappelait Eric Brac de la Perrière, Directeur Général d’Eco-Emballages, « le 1er succès a été celui de la coopération car malgré les différences culturelles, nous avons su travailler ensemble pour finalement réussir à recycler 40 millions de tonnes d’emballages en 20 ans ! » Mais cela ne va pas toujours de soi comme l’a formulé Nicole Lagier, conseillère municipale du François « Comment responsabiliser les habitants ? Certains n’ont pas compris à quoi sert le tri … Il faut l’expliquer ». Pour la plupart des intervenants cette pédagogie doit passer en priorité par les enfants comme M. Bouquety l’a initié dans sa commune de Grand Rivière « On est d’abord passé dans les classes pour sensibiliser les enfants que l’on a ensuite réuni, accompagné de leurs parents pour que ce soit les enfants eux-mêmes qui expliquent l’utilité du tri à leurs parents. » Une vision partagée par Michel Voisin, député et ancien président de l’association des maires de l’Ain. « Les élus peuvent faire tous les efforts qu’ils veulent, si le geste du tri n’est pas appris dès le plus jeune âge, les résultats recherchés ne seront pas atteints. C’est l’enfant qui devient l’éducateur. »
En revanche, convaincre, changer les habitudes des moins jeunes peut être un vrai challenge, comme c’est le cas dans la commune balnéaire du Diamant où Alexander Tuin, conseiller municipal s’inquiète : « Aujourd’hui il y a un problème de solidarité, les gens ne se sentent pas concernés ». Et la problématique est plus grande encore dans les immeubles où le réflexe est de tout jeter au vide-ordure. Cette commune du sud de l’île projette donc de créer des emplois de collecteurs de déchets recyclables en proposant des emplois à des jeunes désœuvrés grâce à des contrats d’insertion, M. Tuin ajoute « il s’agirait d’accompagner ces populations dans leur adhésion au tri ».
« En plus de les accompagner, il faut éduquer les populations pour les responsabiliser ! » a réagi Gérard Miquel, sénateur du Lot et ancien président du conseil général, il a également ajouté « pour réussir il faut harmoniser les messages… Il faut échanger entre élus pour que les idées qui marchent soient appliquées ailleurs, nous devons partager nos bonnes pratiques. » Et pour obtenir des résultats, le message doit être adapté, comme le conseille René Noël, ancien maire de la Désirade et président de l’association des maires de Guadeloupe « Aux Antilles, nous avons une tradition oral : on parle, on démontre et une fois qu’on a compris le sens des choses, chacun fait le bon geste. »
Dans les communes vivant prioritairement du tourisme, la gestion du tri et la préservation de l’environnement deviennent une nécessité, puis un véritable atout. A Terre de Haut, commune de Guadeloupe, le maire Louis Molinié, a trouvé le moyen d’impliquer les visiteurs à la réduction des déchets sur la voie publique « par exemple, lorsqu’un touriste arrive, on lui donne un plan en précisent qu’il coûte 50 centimes d’euros. De plus en plus, les touristes conservent les plans plutôt que de les jeter puisqu’ils les ont payés » se réjouit le 1er magistrat qui relève une amélioration de la propreté de l’espace public.
Alors qu’aujourd’hui la Martinique tente de relancer le tourisme face à la concurrence des îles voisines, M. Bouquety a conclu en affirmant que « si on veut un tourisme de qualité, il faut un environnement de qualité ! »
Pour retrouver l’intégralité des bonnes pratiques évoquées lors des rencontres, vous pouvez télécharger la fiche pratique de la thématique tourisme et vie locale.
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